Un hiver sans fin
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Un hiver sans fin
Paquita Lun 20 Déc - 22:52
C'était par un long hiver sans fin.
De lourds paquets de neige collante ployaient les branches jusqu'au sol.
Une bise glacée soufflait de travers, gelant les troncs qui craquaient dans le silence de la forêt.
Par moments le son mou de la neige tombant en masse sur le sol rompait le silence.
Les bruits avaient été repoussés hors des frontières du bois.Tout se taisait.Tout attendait. Une longue patience débutait.
Et dans ce silence, un souffle. Le souffle haletant de l'homme.
Il avançait. Levant haut les jambes. Ses pieds entourés de hardes nouées par des liens sur les mollets s'enfonçaient dans la neige. A chaque enjambée, il les ressortait, toujours plus haut, les chiffons toujours plus blancs de neige collée aux fibres.
La fatigue le gagnait et la neige qui s'accumulait à ses frusques rendait les choses plus difficiles encore.
Devant ses lèvres, une buée fine opacifiait l'air cristallin. Le givre accroché aux poils de sa barbe, de ses sourcils raidissait ses traits.
Le son étouffé de ses pas, du crissement qui ponctuait chacun d'eux ne parvenait pas aux arbres alentours. L'homme marchait seul, tenant dans ses bras, un paquet enrobé de linges malpropres, mal dissimulé par la cape déchirée qui pendait à ses épaules, s'alourdissant de la neige qui la frangeait au bas. Il prenait bien soin qu'aucun cahot ne brusque son précieux chargement, fardeau cher à son coeur.
Une trouée dans les branches laissait apercevoir un ciel gris si proche que l'on aurait pu le toucher en étendant la main.
L'homme leva la tête.
Les flocons se remirent à tomber, comme une réponse à son regard. Ils l'enveloppèrent, virevoltante écume et le soustrairent à la vue.
L'orée du bois... un mur non loin... celui d'une vaste bâtisse fermée de hauts murs de pierres.
La pente. L'homme descendit, peinant à garder l'équilibre, emporté par sa course.
Il buta presque contre la lourde porte cloutée barrant le passage dans la muraille qui enserrait l'édifice.
Son souffle pantelant accrocha quelques cristaux de givre au vantail.
Assurant son précieux paquet contre sa poitrine, il dressa une main aux jointures noueuses, aux durs ongles épais ébréchés, aux doigts crevassés. Mettant toute son énergie dans son geste il frappa du plat de la paume contre la bois de la porte.
BLAM ! BLAM ! BLAM !
De lourds paquets de neige collante ployaient les branches jusqu'au sol.
Une bise glacée soufflait de travers, gelant les troncs qui craquaient dans le silence de la forêt.
Par moments le son mou de la neige tombant en masse sur le sol rompait le silence.
Les bruits avaient été repoussés hors des frontières du bois.Tout se taisait.Tout attendait. Une longue patience débutait.
Et dans ce silence, un souffle. Le souffle haletant de l'homme.
Il avançait. Levant haut les jambes. Ses pieds entourés de hardes nouées par des liens sur les mollets s'enfonçaient dans la neige. A chaque enjambée, il les ressortait, toujours plus haut, les chiffons toujours plus blancs de neige collée aux fibres.
La fatigue le gagnait et la neige qui s'accumulait à ses frusques rendait les choses plus difficiles encore.
Devant ses lèvres, une buée fine opacifiait l'air cristallin. Le givre accroché aux poils de sa barbe, de ses sourcils raidissait ses traits.
Le son étouffé de ses pas, du crissement qui ponctuait chacun d'eux ne parvenait pas aux arbres alentours. L'homme marchait seul, tenant dans ses bras, un paquet enrobé de linges malpropres, mal dissimulé par la cape déchirée qui pendait à ses épaules, s'alourdissant de la neige qui la frangeait au bas. Il prenait bien soin qu'aucun cahot ne brusque son précieux chargement, fardeau cher à son coeur.
Une trouée dans les branches laissait apercevoir un ciel gris si proche que l'on aurait pu le toucher en étendant la main.
L'homme leva la tête.
Les flocons se remirent à tomber, comme une réponse à son regard. Ils l'enveloppèrent, virevoltante écume et le soustrairent à la vue.
L'orée du bois... un mur non loin... celui d'une vaste bâtisse fermée de hauts murs de pierres.
La pente. L'homme descendit, peinant à garder l'équilibre, emporté par sa course.
Il buta presque contre la lourde porte cloutée barrant le passage dans la muraille qui enserrait l'édifice.
Son souffle pantelant accrocha quelques cristaux de givre au vantail.
Assurant son précieux paquet contre sa poitrine, il dressa une main aux jointures noueuses, aux durs ongles épais ébréchés, aux doigts crevassés. Mettant toute son énergie dans son geste il frappa du plat de la paume contre la bois de la porte.
BLAM ! BLAM ! BLAM !
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Jeu 23 Déc - 20:28
C'était par un long hiver sans fin.
Le vent gifle les monts enneigés semant une pagaille concrétisée par une poussière cristalline. Dame Nature enfile sa pèlerine ivoirine pour un mois glacial, pour une période de vie en blanc. Ailleurs, dans la vallée, l'haleine des chevaux se fait brume. Ce spectre éphémère, témoin du froid se perd au sein de la campagne fumante.
L'homme combat les éléments. Chaque pas se fait plus difficile. Ses vêtements, ses jambes s'encrassent de poudre laiteuse. La neige alourdit considérablement son fardeau. Au sein de sa besace, les choses s'entassent pêle-mêle dans un désordre de tous les diables. Par-ci, par-là, cohabitent un nécessaire d'écriture comprenant un ou deux parchemins jaunies par le temps, un peu d'encre et une vieille plume dont le bout fut rongée par l'usage. Un chiffon servant sans doute de mouchoir. Au milieu de ce tohu-bohu se trouve un être vivant, petit animal à la robe brune et blanche avec quelques touches de noir. Il s'agit d'une fouine.
Le transport n'est pas de tout repos. Et la bestiole est diablement secouée. Elle fait une galipette, gémit quand son porteur accélère la cadence. Youpla ! Youpla ! Et voilà que le ciel se fait capricieux et secoue la tête en faisant s'écouler dans un flot régulier, flocons de neige et autres "mets" immaculés. Aimantés comme peut l'être une pomme lors de sa chute contre le sol. D'apparence pesante, elle tombe sans faire de bruit décorant un monde en plein sommeil.
Chlock ! Chlock ! Un bruit qui se fait de plus en plus familier. Sonnant comme une douce mélodie à l'oreille de la marte. Seulement, elle se fait cacophonie quand le "chlock" s'accentue et prend des allures de mauvais présage. Elle le savait ! La course devient de plus en plus effrénée, son maître perd l'équilibre. Elle le ressent quand l'encrier entre en contact avec le bout de son museau frigorifié. Aaaaaarrrrggghhhh ! Poum ! C'est la traduction d'un arrêt net et d'une fouine étourdie. Elle hume l'air ambiant. Point de poules. Une odeur nauséabonde, nous sommes donc toujours bien dans la gibecière. Elle ouït comme une main entrechoquant la lourde en bois.
BLAM ! BLAM ! BLAM !
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Jeu 23 Déc - 20:33
~*~ Et l'hiver arriva ~*~
El Glaude il a pas d'âge, finalement à part qu'il aime pas les enfants on en sait très peu sur lui, sur ce qu'il a fait il y a bien longtemps quand il était plus jeune.
Là où il habite personne ne vient trop le déranger, au milieu de tout mais finalement suffisamment éloigné du boucan des villes.
Une petite campagne près d'un village, un ruisseau à proximité, un champ de blé, quelques vaches. Tout ce qu'il faut pour vivre en autonomie. Et quand ça va mal ? Un p'tit coup de niôle comme remontant, ça sert aussi de désinfectant, et c'est reparti comme en 1440.
Ah ! Elle est bien loin sa jeunesse.
Il revoit encore le flammes de l'abbaye qu'il avait dû quitter.
Non que personne ne vienne le déranger !
C'est encore là, en hiver, quand le silence empli la campagne et que le ruisseau est gelé, qu'il se sent encore le mieux.
Un maison perdue dans la campagne dans la grande immensité blanche.
BLAM ! BLAM ! BLAM !
Qui cela peut bien t-il être ?
D'un naturel méfiant il s'avance doucement vers la fenêtre et remarque l'arrivée d'un inconnu.
Ah le Glaude ! Il est bon, mais il est très méfiant.
Un homme perdu sur les chemins même par ce temps...
Il se saisit alors de sa triandine et ouvre doucement la porte, pas trop non plus, à vrai dire juste à peine de quoi laisser passer un courant d'air frais.
Il pointe l'objet servant à retourner la terre en direction de l'inconnu, sans trop vouloir être menaçant, mais en montrant qu'il restait sur ses gardes.
" Qui va là ? "
Qui peut bien vouloir venir déranger la quiétude de ce long hiver sans fin.
El Glaude il a pas d'âge, finalement à part qu'il aime pas les enfants on en sait très peu sur lui, sur ce qu'il a fait il y a bien longtemps quand il était plus jeune.
Là où il habite personne ne vient trop le déranger, au milieu de tout mais finalement suffisamment éloigné du boucan des villes.
Une petite campagne près d'un village, un ruisseau à proximité, un champ de blé, quelques vaches. Tout ce qu'il faut pour vivre en autonomie. Et quand ça va mal ? Un p'tit coup de niôle comme remontant, ça sert aussi de désinfectant, et c'est reparti comme en 1440.
Ah ! Elle est bien loin sa jeunesse.
Il revoit encore le flammes de l'abbaye qu'il avait dû quitter.
Non que personne ne vienne le déranger !
C'est encore là, en hiver, quand le silence empli la campagne et que le ruisseau est gelé, qu'il se sent encore le mieux.
Un maison perdue dans la campagne dans la grande immensité blanche.
BLAM ! BLAM ! BLAM !
Qui cela peut bien t-il être ?
D'un naturel méfiant il s'avance doucement vers la fenêtre et remarque l'arrivée d'un inconnu.
Ah le Glaude ! Il est bon, mais il est très méfiant.
Un homme perdu sur les chemins même par ce temps...
Il se saisit alors de sa triandine et ouvre doucement la porte, pas trop non plus, à vrai dire juste à peine de quoi laisser passer un courant d'air frais.
Il pointe l'objet servant à retourner la terre en direction de l'inconnu, sans trop vouloir être menaçant, mais en montrant qu'il restait sur ses gardes.
" Qui va là ? "
Qui peut bien vouloir venir déranger la quiétude de ce long hiver sans fin.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Dim 26 Déc - 20:01
Le lourd panneau tourne sur ses gonds. Trop peu pour entrer. Assez pour jeter un oeil à l'intérieur.
L'homme avance le buste, stoppe net. Devant ses yeux, l'acier des quatre pointes acérées. Le silence, puis ...
" Qui va là ? "
Le temps d'entrapercevoir un regard luisant sous des sourcils épais, une peau tannée et un coin de lèvres gourmand, l'homme aperçoit derrière, dans la salle, un bon feu. Il crépite dans l'âtre et des étincelles montent dans le conduit. Tout de suite après, une odeur alléchante parvient à ses narines, il ferme les paupières pour mieux la savourer.
Son estomac se contracte douloureusement.
Guillaume ! Je me nomme Guillaume ! ... Et je n'ai pas d'arme.
Le vantail s'ouvre plus encore, assez pour lui livrer passage. Il se faufile, son fardeau serré contre sa poitrine, sa besace remuante bat sa hanche.
L'habitant de la demeure passe la tête au dehors, comme pour vérifier que personne ne l'a vu entrer et clave la porte.
Au bruit sourd des clenches dans la serrure et de la lourde barre qui entrave la porte, guillaume se sent rassuré. Dehors, une bourrasque s'est levée et efface la trace de ses pas dans la neige.
Guillaume s'approche de la cheminée, pose son fardeau par terre près de lui, laisse la courroie de sa besace glisser le long de son bras et s'avachir mollement au sol.
Il tend les mains aux flammes en explorant l'intérieur du regard.
La salle est vaste, dallée de larges pierres plates et polies par les pas. Aux murs, des étagères où se bousculent des fioles et des bocaux de toutes sortes, de toutes tailles, des sacs de graines, pois, fèves, épeautre. Des jarres pansues le disputent à des bouteilles pales de poussière.
Plus loin, une large table de bois noir jonchée d'écuelles abandonnées.
Guillaume renifle.
L'homme a rejoint un banc où sa place est creusée dans la bois par le frottement répété de ses braies de toile épaisse. Sur le banc en face, un creux plus léger indique une autre présence dans la demeure.
Guillaume tend l'oreille. Le silence lui répond. Il met un peu de temps à répondre à l'hôte qui lui montre une écuelle point trop sale et lui fait signe de s'asseoir.
Le baluchon enveloppé de linges à ses pieds s'agite soudain, tressautant et rendant un son étouffé de clapotement. Guillaume pose lestement le pied dessus et pèse de tout son poids. Se penchant vivement, il rafle d'un même mouvement le paquet et sa besace, va s'asseoir, non sans avoir posé le paquet sur le bois du banc et posé ses fesses dessus. Sa lourde cape gorgée de neige s'égoutte sur le sol. Il lève un visage franc vers son hôte et lui tend l'écuelle en souriant.
L'homme avance le buste, stoppe net. Devant ses yeux, l'acier des quatre pointes acérées. Le silence, puis ...
" Qui va là ? "
Le temps d'entrapercevoir un regard luisant sous des sourcils épais, une peau tannée et un coin de lèvres gourmand, l'homme aperçoit derrière, dans la salle, un bon feu. Il crépite dans l'âtre et des étincelles montent dans le conduit. Tout de suite après, une odeur alléchante parvient à ses narines, il ferme les paupières pour mieux la savourer.
Son estomac se contracte douloureusement.
Guillaume ! Je me nomme Guillaume ! ... Et je n'ai pas d'arme.
Le vantail s'ouvre plus encore, assez pour lui livrer passage. Il se faufile, son fardeau serré contre sa poitrine, sa besace remuante bat sa hanche.
L'habitant de la demeure passe la tête au dehors, comme pour vérifier que personne ne l'a vu entrer et clave la porte.
Au bruit sourd des clenches dans la serrure et de la lourde barre qui entrave la porte, guillaume se sent rassuré. Dehors, une bourrasque s'est levée et efface la trace de ses pas dans la neige.
Guillaume s'approche de la cheminée, pose son fardeau par terre près de lui, laisse la courroie de sa besace glisser le long de son bras et s'avachir mollement au sol.
Il tend les mains aux flammes en explorant l'intérieur du regard.
La salle est vaste, dallée de larges pierres plates et polies par les pas. Aux murs, des étagères où se bousculent des fioles et des bocaux de toutes sortes, de toutes tailles, des sacs de graines, pois, fèves, épeautre. Des jarres pansues le disputent à des bouteilles pales de poussière.
Plus loin, une large table de bois noir jonchée d'écuelles abandonnées.
Guillaume renifle.
L'homme a rejoint un banc où sa place est creusée dans la bois par le frottement répété de ses braies de toile épaisse. Sur le banc en face, un creux plus léger indique une autre présence dans la demeure.
Guillaume tend l'oreille. Le silence lui répond. Il met un peu de temps à répondre à l'hôte qui lui montre une écuelle point trop sale et lui fait signe de s'asseoir.
Le baluchon enveloppé de linges à ses pieds s'agite soudain, tressautant et rendant un son étouffé de clapotement. Guillaume pose lestement le pied dessus et pèse de tout son poids. Se penchant vivement, il rafle d'un même mouvement le paquet et sa besace, va s'asseoir, non sans avoir posé le paquet sur le bois du banc et posé ses fesses dessus. Sa lourde cape gorgée de neige s'égoutte sur le sol. Il lève un visage franc vers son hôte et lui tend l'écuelle en souriant.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Mer 29 Déc - 20:54
A des lieues et des lieues de là...
La contrariété s'insinue en elle, succédant à la stupeur, l'incrédulité. Elle a fouillé la cache, fébrilement écarté les fioles aux improbables contenus, brisé dans sa fièvre quelques bocaux et renversé une cornue dont le contenu se dissout dans les airs en bouillonnant, d'épaisses volutes jaunâtres s'élèvent des débris au sol. Elle les balaye d'un coup de pied rageur et pousse un feulement furieux.
Ses doigts aux jointures noueuses s'agrippent à l'air au dessus d'elle et le lacèrent de leurs ongles acérés.
L'évidence la frappe rudement. Il a disparu ! Le grimoire a disparu !
A pas nerveux elle se dirige vers le grand plat qui trône sur un trépied. Agrippant un flacon sur l'étagère au dessus, elle le débouche nerveusement et verse le liquide contenu dans le plateau d'argent circulaire qui jette des reflets mats à la lueur d'une torche fumeuse.
Des volutes vaporeuses envahissent l'espace au dessus du plat et y forment une épaisse coupole nébuleuse.
De l'index, elle déchire la surface opalescente de la masse brumeuse et se penche au dessus.
La trame d'un tissu usé et taché apparait, grossie. Elle en distingue les fibres mal serrées. Un petit sourire mauvais déforme le coin de sa lèvre.
Tu finiras bien par le sortir de là, Guillaume, je sais que tu le feras ! Tu ne pourras pas y résister ... et je serai là ....
La contrariété s'insinue en elle, succédant à la stupeur, l'incrédulité. Elle a fouillé la cache, fébrilement écarté les fioles aux improbables contenus, brisé dans sa fièvre quelques bocaux et renversé une cornue dont le contenu se dissout dans les airs en bouillonnant, d'épaisses volutes jaunâtres s'élèvent des débris au sol. Elle les balaye d'un coup de pied rageur et pousse un feulement furieux.
Ses doigts aux jointures noueuses s'agrippent à l'air au dessus d'elle et le lacèrent de leurs ongles acérés.
L'évidence la frappe rudement. Il a disparu ! Le grimoire a disparu !
A pas nerveux elle se dirige vers le grand plat qui trône sur un trépied. Agrippant un flacon sur l'étagère au dessus, elle le débouche nerveusement et verse le liquide contenu dans le plateau d'argent circulaire qui jette des reflets mats à la lueur d'une torche fumeuse.
Des volutes vaporeuses envahissent l'espace au dessus du plat et y forment une épaisse coupole nébuleuse.
De l'index, elle déchire la surface opalescente de la masse brumeuse et se penche au dessus.
La trame d'un tissu usé et taché apparait, grossie. Elle en distingue les fibres mal serrées. Un petit sourire mauvais déforme le coin de sa lèvre.
Tu finiras bien par le sortir de là, Guillaume, je sais que tu le feras ! Tu ne pourras pas y résister ... et je serai là ....
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Ven 31 Déc - 23:21
Le Glaude
Guillaume, Guillaume... C'est qu'il a un appétit d'ogre le minot! Tant qu'il attire pas d'ennuis c'est tout ce qui compte.
Le Glaude le regarde manger patiemment sans faire trop de bruit, c'est l'habitude de l'isolement ou bien le respect pour l'étranger, respect ou méfiance... Il a bien observé son empressement à récupérer son sac.
Mais le vieux a plus d'un tour dans son sac justement ! Il ira fouiller ce qui se trouve dans cette besace la nuit venue, quand le sommeil abat les murailles et il pourra ainsi voir ce qu'il y a de si précieux.
"Je m'en vais aller couper du bois. Fais donc comme il te plait étranger".
Et le Glaude de s'en aller au bûcher, laissant là le jeune dans sa contemplation des flammes qui crépitent dans le foyer.
Ce soir il saura bien ce que cache ce mystère, pas avant ! Pas tout de suite.
Guillaume, Guillaume... C'est qu'il a un appétit d'ogre le minot! Tant qu'il attire pas d'ennuis c'est tout ce qui compte.
Le Glaude le regarde manger patiemment sans faire trop de bruit, c'est l'habitude de l'isolement ou bien le respect pour l'étranger, respect ou méfiance... Il a bien observé son empressement à récupérer son sac.
Mais le vieux a plus d'un tour dans son sac justement ! Il ira fouiller ce qui se trouve dans cette besace la nuit venue, quand le sommeil abat les murailles et il pourra ainsi voir ce qu'il y a de si précieux.
"Je m'en vais aller couper du bois. Fais donc comme il te plait étranger".
Et le Glaude de s'en aller au bûcher, laissant là le jeune dans sa contemplation des flammes qui crépitent dans le foyer.
Ce soir il saura bien ce que cache ce mystère, pas avant ! Pas tout de suite.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Ven 31 Déc - 23:23
Une première vrille, et puis deux autres... le faucon ne quitte pas sa proie des yeux tandis qu'il s'en rapproche doucement. Elle ne l'a pas vu venir. Lui, avec son regard perçant, il l'avait déjà repérée de loin.
Il tourne encore et puis, soudain, tout s'accélère : une attaque en piqué, son bec qui frappe l'animal. Le petit mulot n'avait pas une chance face à la minutie et la précision du chasseur. Un cri pour déchirer la nuit, des picotis et puis le sang qui macule la neige alentour tandis que seuls les os et des lambeaux de peau sont laissés sur place en un témoignage lugubre de ce qui vient de se passer. L'oiseau, lui, est déjà loin.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Sam 1 Jan - 0:45
Guillaume termine son écuelle. Il lorgne un peu sur les dernières traces de nourriture qui adhèrent au fond. L'envie d'en laper les quelques trainées de soupe le fait loucher mais le regard du vieux sur lui le rend timide.
Guillaume a bien noté au passage le friselis madré de l'oeil qui glisse sur sa besace tandis que le vieux se lève avec quelques craquements d'articulations. Instinctivement, il ramène son sac contre sa cuisse. Sous l'étoffe, la chaleur d'Herminie rassure brièvement sa paume qui presse le flan de l'animal comme pour l'exhorter à la patience. Devant le sourire matois de l'hôte il la retire vivement, regrettant déjà d'avoir montré plus d'intérêt que nécessaire à son maigre bien.
Entre le banc et son fessier, les mouvements désordonnés se sont peu à peu atténués. Guillaume est soudain pris de peur. Et si...
Après quelques grognements et bruits de sabots, son hôte est parti. Guillaume écoute les bruits de la maison. Le trottinement furtif de quelque mulot... le claquement des ailes d'un ramier, ponctué d'un bref roucoulement, le crépitement du feu dans l'âtre, une bûche qui roule sur elle même.
Rassuré, il écarte du bras la vaisselle sale sur la table, chasse des miettes rassises du tranchant de la main. Quand la place est nette, il se soulève, s'empare de son ballot et le pose précautionneusement devant lui. Les doigts trémolant, il écarte avec délicatesse les pans du tissu. Une fine couche encore et l'objet se révélera à lui. Guillaume hésite. Mais un soupir tenu s'élève. Alors Guillaume, le regard fixe, tend les doigts machinalement et avec une infinie lenteur ôte le dernier rempart.
Le cuir bruni et veiné de craquelures s'offre à sa vue. Il passe la plat de la main dessus et en éprouve les monts et les vallées. La reliure a un peu souffert mais le grimoire a sur la tranche une teinte laiteuse qui fascine Guillaume. D'une main hésitante, il pose le bout des doigts sur les feuillets, glisse voluptueusement vers le haut, bute contre la couverture épaisse et, machinalement, la ramène à lui.
Ses prunelles s'écarquillent, il avait eu beau s'y préparer, les pages qui s'offrent à lui le suffoquent.
Il ne s'agit pas de te tromper. Il faut que tu choisisses juste....
Il tourne quelques pages, les sourcils froncés et l'oeil soucieux.
Bientôt il arrête son choix.
Celui-ci sera sans péril pour un début.
Il suit les rinceaux du bout du doigt et caresse l'enluminure, approche son visage pour en saisir les délicates circonvolutions.
Se décidant brusquement, Guillaume roule la manche de sa chemise et l'oeil à la fois fixé sur l'enluminure et le tendre de son avant bras, il lit à voix chuchotée les mots qui s'y trouvent, fine cicatrice couleur de perle sur la peau pourtant si pâle.
Mennessä Merlin's kulmakarvat,
La marque sur son bras s'anime soudain. Une lueur opalescente s'en dégage. Guillaume poursuit.
ottaa elämä,
Sur le parchemin, une boursouflure apparait à la surface du dessin. Guillaume l'observe qui gonfle et se tord. Se décidant, il énonce les derniers mots à voix haute.
nouse ylös ja palvelevat minua
Un grand craquement claque dans la pièce. Il se recule à temps. Une trombe frôle son nez et part à l'autre bout de la pièce dans un sifflement d'air, tape au carreau avec insistance, file dans une autre direction, rase en vol le manteau de la cheminée. Des pots, des bocaux éclatent au sol, un sac explose, répandant son contenu de grains roulant au sol. Des boîtes diverses chutent à grand tapage des étagères. Une jarre bascule, hésite un moment et se fracasse plus bas, entrainant dans sa chute des bouquets d'herbes qui séchaient, suspendus aux étagères.
Bonbonnes, flacons, gourdes, fioles, fiasques et carafons subissent le même destin.
D'abord ébahi, Guillaume se ressaisit. A voix claire, ferme et impérieuse, il répète
Mennessä Merlin's kulmakarvat, ottaa elämä, nouse ylös ja palvelevat minua
La chose cesse de ravager l'intérieur de la pièce et d'un volettement d'ailes vient se placer à hauteur des yeux de Guillaume. Ils se regardent longuement, chacun cherchant à sonder l'autre.
Guillaume déglutit péniblement, subjugué néanmoins par la créature qui lui fait face.
Guillaume a bien noté au passage le friselis madré de l'oeil qui glisse sur sa besace tandis que le vieux se lève avec quelques craquements d'articulations. Instinctivement, il ramène son sac contre sa cuisse. Sous l'étoffe, la chaleur d'Herminie rassure brièvement sa paume qui presse le flan de l'animal comme pour l'exhorter à la patience. Devant le sourire matois de l'hôte il la retire vivement, regrettant déjà d'avoir montré plus d'intérêt que nécessaire à son maigre bien.
Entre le banc et son fessier, les mouvements désordonnés se sont peu à peu atténués. Guillaume est soudain pris de peur. Et si...
Après quelques grognements et bruits de sabots, son hôte est parti. Guillaume écoute les bruits de la maison. Le trottinement furtif de quelque mulot... le claquement des ailes d'un ramier, ponctué d'un bref roucoulement, le crépitement du feu dans l'âtre, une bûche qui roule sur elle même.
Rassuré, il écarte du bras la vaisselle sale sur la table, chasse des miettes rassises du tranchant de la main. Quand la place est nette, il se soulève, s'empare de son ballot et le pose précautionneusement devant lui. Les doigts trémolant, il écarte avec délicatesse les pans du tissu. Une fine couche encore et l'objet se révélera à lui. Guillaume hésite. Mais un soupir tenu s'élève. Alors Guillaume, le regard fixe, tend les doigts machinalement et avec une infinie lenteur ôte le dernier rempart.
Le cuir bruni et veiné de craquelures s'offre à sa vue. Il passe la plat de la main dessus et en éprouve les monts et les vallées. La reliure a un peu souffert mais le grimoire a sur la tranche une teinte laiteuse qui fascine Guillaume. D'une main hésitante, il pose le bout des doigts sur les feuillets, glisse voluptueusement vers le haut, bute contre la couverture épaisse et, machinalement, la ramène à lui.
Ses prunelles s'écarquillent, il avait eu beau s'y préparer, les pages qui s'offrent à lui le suffoquent.
Il ne s'agit pas de te tromper. Il faut que tu choisisses juste....
Il tourne quelques pages, les sourcils froncés et l'oeil soucieux.
Bientôt il arrête son choix.
Celui-ci sera sans péril pour un début.
Il suit les rinceaux du bout du doigt et caresse l'enluminure, approche son visage pour en saisir les délicates circonvolutions.
Se décidant brusquement, Guillaume roule la manche de sa chemise et l'oeil à la fois fixé sur l'enluminure et le tendre de son avant bras, il lit à voix chuchotée les mots qui s'y trouvent, fine cicatrice couleur de perle sur la peau pourtant si pâle.
Mennessä Merlin's kulmakarvat,
La marque sur son bras s'anime soudain. Une lueur opalescente s'en dégage. Guillaume poursuit.
ottaa elämä,
Sur le parchemin, une boursouflure apparait à la surface du dessin. Guillaume l'observe qui gonfle et se tord. Se décidant, il énonce les derniers mots à voix haute.
nouse ylös ja palvelevat minua
Un grand craquement claque dans la pièce. Il se recule à temps. Une trombe frôle son nez et part à l'autre bout de la pièce dans un sifflement d'air, tape au carreau avec insistance, file dans une autre direction, rase en vol le manteau de la cheminée. Des pots, des bocaux éclatent au sol, un sac explose, répandant son contenu de grains roulant au sol. Des boîtes diverses chutent à grand tapage des étagères. Une jarre bascule, hésite un moment et se fracasse plus bas, entrainant dans sa chute des bouquets d'herbes qui séchaient, suspendus aux étagères.
Bonbonnes, flacons, gourdes, fioles, fiasques et carafons subissent le même destin.
D'abord ébahi, Guillaume se ressaisit. A voix claire, ferme et impérieuse, il répète
Mennessä Merlin's kulmakarvat, ottaa elämä, nouse ylös ja palvelevat minua
La chose cesse de ravager l'intérieur de la pièce et d'un volettement d'ailes vient se placer à hauteur des yeux de Guillaume. Ils se regardent longuement, chacun cherchant à sonder l'autre.
Guillaume déglutit péniblement, subjugué néanmoins par la créature qui lui fait face.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Dim 2 Jan - 2:19
Au travers d'une ouverture dans le plancher, le petiot observait l'étranger. Depuis qu'il avait entendu un tambourinement à la porte, il n'avait pas bougé, allongé au sol, l'œil vissé face à l'orifice.
Si le Glaude avait assez confiance pour perdre le Guillaume du regard, ça n'était pas le cas du jeune Pépin qui guettait le moindre de ses gestes!
Que venait-il faire là, celui-ci, avec sa drôle d'allure? Que voulait ce vagabond affamé, pour déranger la quiétude et la monotonie de la maison?
Le gamin vivait seul avec le Glaude depuis le décès de sa mère. Celui-ci n'était ni vraiment bon ni vraiment mauvais, juste un campagnard trop ancré dans sa routine.
C'est l'esprit embrumé d'interrogations que le fils du Glaude poursuivait son observation silencieuse.
C'est alors qu'il vit... Cette chose!
Une chose aussi incroyable qu'il en eut un sursaut de stupeur.
Il y avait ce livre... Et ces murmures, cette langue étrange... Et soudain, ce bruit, cette furie, ce chambardement dans les étagères, cette chose qu'il n'arrivait à suivre du regard jusqu'à son arrêt tant elle était rapide.
Une fois stoppé, l'enfant avait tout le loisir d'observer cette créature qu'il l'aurait qualifié de libellule, vive, rapide et au vol stationnaire. Mais Pépin n'avait jamais eu l'occasion d'en observer de telles, avec cette forme, toute particulière, et cette couleur, qui se rapprochait de celle d'un feuillage.
Stupéfait par sa découverte, le petit laissait échapper un râle d'étonnement de sa bouche entrouverte.
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Sam 8 Jan - 2:04
Les volutes au dessus du plat s'épaississent encore et prennent une teinte cérulescente. La densité de la brume dans le plat est à présent telle que Akasha tend la main. Le cuir épais du grimoire est là, juste sous ses yeux. La vapeur compacte en a pris peu à peu la couleur, la forme.
Akasha en a presque l'odeur forte et épicée qui lui monte aux narines tant l'évocation est puissante.
Elle a un râle satisfait mais retient son geste. Le livre sous ses yeux vient de s'ouvrir, les pages se tournent, soulevées par un doigt hésitant.
Elle suit avec grand intérêt les recherches de l'homme qui lui a dérobé le grimoire, craignant un peu qu'il ne choisisse...
Captivée, elle en oublie tout ce qui l'entoure et se penche encore plus près de la surface du plat et du livre de nuées qui s'y agite devant elle.
Un chevrotement sourd dans sa gorge trahit son impatience. Akasha frémit de convoitise.
Les pages cessent de défiler.
Les pupilles d'Akasha s'élargissent puis elle crache un petit rire méprisant.
Le sot !.....
Elle se recule assurée à présent de récupérer aisément le grimoire. Satisfaite, elle observe la dryade saccager l'intérieur de la pièce.
Tandis que le pots éclatent en répandant leur contenu, Akasha passe la main au dessus de la vapeur épaisse qui forme le livre devant elle.
powiedz mi, gdzie jesteś magii czarów grince-t-elle avec rapacité.
Le livre, alors s'éloigne. L'image prend de la hauteur. Akasha peut alors distinguer la ferme fortifiée à l'orée du bois, le ruisseau gelé, les arbres aux branches courbées sous le poids de la neige. Elle prend ses repères ....
Méléaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagre !.....................................
Akasha en a presque l'odeur forte et épicée qui lui monte aux narines tant l'évocation est puissante.
Elle a un râle satisfait mais retient son geste. Le livre sous ses yeux vient de s'ouvrir, les pages se tournent, soulevées par un doigt hésitant.
Elle suit avec grand intérêt les recherches de l'homme qui lui a dérobé le grimoire, craignant un peu qu'il ne choisisse...
Captivée, elle en oublie tout ce qui l'entoure et se penche encore plus près de la surface du plat et du livre de nuées qui s'y agite devant elle.
Un chevrotement sourd dans sa gorge trahit son impatience. Akasha frémit de convoitise.
Les pages cessent de défiler.
Les pupilles d'Akasha s'élargissent puis elle crache un petit rire méprisant.
Le sot !.....
Elle se recule assurée à présent de récupérer aisément le grimoire. Satisfaite, elle observe la dryade saccager l'intérieur de la pièce.
Tandis que le pots éclatent en répandant leur contenu, Akasha passe la main au dessus de la vapeur épaisse qui forme le livre devant elle.
powiedz mi, gdzie jesteś magii czarów grince-t-elle avec rapacité.
Le livre, alors s'éloigne. L'image prend de la hauteur. Akasha peut alors distinguer la ferme fortifiée à l'orée du bois, le ruisseau gelé, les arbres aux branches courbées sous le poids de la neige. Elle prend ses repères ....
Méléaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagre !.....................................
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Lun 18 Avr - 1:04
--Meleagre
Alors même que la première goutte de la mixture de la sorcière éclatait au contact de la poupée de chiffon, la douleur se saisit du déchu. Déchirante, insuportable, comme un brasier qui vous consume les intestins, comme si quelque monstre étrange allait jaillir de son estomac en déchirant les chairs d'une mâchoire acérée qui enverrait valser les misérables morceaux de chair de l'homme de main, le rappelant ainsi aux devoirs qu'il avait auprès de sa maîtresse.
Tout son corps se crispa et il se tint le ventre d'une main refermée et tremblotante puis, il roula à terre en se tordant de douleur.
Rhaaaaaaaaaaaaaargh !
Le cri, inhumain, déchira l'air sur des centaines de mètres. Le faucon, affolé, tomba de son perchoir à trop tenter de se débattre tandis que la douleur et la haine s'évacuaient ainsi de la carcasse du vilain. Enfin, la douleur plus que la haine car celle-ci se trouva nourrie de ce nouvel affront, le laissant désemparé, à même le sol, et vint se réfugier au plus profond de lui-même, au plus près de son coeur, comme une dague, froide et tranchante, qui attendrait son heure pour surgir et venir enfin frapper sa victime en tuant à la fois le porteur et la cible.
Le déchu se cramponna aux planches pour se relever, toujours en tremblottant, ni l'esprit ni le corps totalement calmé tandis qu'au dessous, la sorcière s'agitait.
Mééééléééééaaaaaaaaaaaaaaaaaagre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
L'homme de main ravala sa fierté et descendit une à une les marches de l'escalier en colimaçon qui le mènerait plus proche de sa maîtresse, de son tourment. Il se tenait toujours le ventre lorsqu'il arriva face à elle mais c'est une autre douleur qui le gagna tandis que son regard se posait sur elle, un mélange dont la douceur et l'amertume marquaient encore ses lèvres et son esprit, le souvenir passionné de jours distants ayant laissé la place à un hiver sans fin et à ce vide immense qu'avait, depuis, rempli la haine.
Cachant au mieux ses sentiments, il s'inclina et dit, en se mordant les lèvres :
Vous m'avez demandé, maîtresse ?
Alors même que la première goutte de la mixture de la sorcière éclatait au contact de la poupée de chiffon, la douleur se saisit du déchu. Déchirante, insuportable, comme un brasier qui vous consume les intestins, comme si quelque monstre étrange allait jaillir de son estomac en déchirant les chairs d'une mâchoire acérée qui enverrait valser les misérables morceaux de chair de l'homme de main, le rappelant ainsi aux devoirs qu'il avait auprès de sa maîtresse.
Tout son corps se crispa et il se tint le ventre d'une main refermée et tremblotante puis, il roula à terre en se tordant de douleur.
Rhaaaaaaaaaaaaaargh !
Le cri, inhumain, déchira l'air sur des centaines de mètres. Le faucon, affolé, tomba de son perchoir à trop tenter de se débattre tandis que la douleur et la haine s'évacuaient ainsi de la carcasse du vilain. Enfin, la douleur plus que la haine car celle-ci se trouva nourrie de ce nouvel affront, le laissant désemparé, à même le sol, et vint se réfugier au plus profond de lui-même, au plus près de son coeur, comme une dague, froide et tranchante, qui attendrait son heure pour surgir et venir enfin frapper sa victime en tuant à la fois le porteur et la cible.
Le déchu se cramponna aux planches pour se relever, toujours en tremblottant, ni l'esprit ni le corps totalement calmé tandis qu'au dessous, la sorcière s'agitait.
Mééééléééééaaaaaaaaaaaaaaaaaagre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
L'homme de main ravala sa fierté et descendit une à une les marches de l'escalier en colimaçon qui le mènerait plus proche de sa maîtresse, de son tourment. Il se tenait toujours le ventre lorsqu'il arriva face à elle mais c'est une autre douleur qui le gagna tandis que son regard se posait sur elle, un mélange dont la douceur et l'amertume marquaient encore ses lèvres et son esprit, le souvenir passionné de jours distants ayant laissé la place à un hiver sans fin et à ce vide immense qu'avait, depuis, rempli la haine.
Cachant au mieux ses sentiments, il s'inclina et dit, en se mordant les lèvres :
Vous m'avez demandé, maîtresse ?
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Re: Un hiver sans fin
Paquita Lun 18 Avr - 1:08
--Le_guillaume
Au fracas des pot brisés, le tapage des jarres éclatées et de grains roulant au sol, le tumulte des marmites et ustensiles projetés en tous sens, le vacarme de verres éclatant l'un après l'autre au passage de la créature ailée, succède un silence épais, d'une densité de matin de début du monde.
Guillaume encore fasciné par la créature se perd dans la contemplation de ses prunelles violettes aux chatoiements iridescents.
Le temps s'étire. Chacun lit dans le regard de l'autre, découvre la personnalité de son vis à vis, soupèse son caractère, sonde son âme et l'apprivoise en un profond ballet des yeux.
Leurs regards, soudés qu'ils sont, ne voient pas s'assombrir le ciel derrière la fenêtre.
Un froid violent les saisit quand le carreau vole en éclats. Partout autour d'eux des tessons vont se ficher dans les murs, les poutres, les meubles.
Ce qui pénètre alors dans la pièce, c'est l'épouvante glacée.
De sinistres créatures de glace, aux traits figés, aux yeux vides et hagards. Leurs doigts aux stalactites de givre figent tout ce qu'ils touchent.
Guillaume, d'un bond vif a raflé le grimoire, le linge qui l'enveloppait et sa besace. Il galope à travers la pièce,les créatures de givre sur ses talons.
Ceux-ci tentent de l'agripper chaque fois qu'ils se rapprochent de lui mais invariablement, Guillaume sent leur haleine glacée sur sa nuque et trouve au plus profond de son être l'énergie de réagir, d'accélérer sa course, de faire le crochet qui lui évitera de se laisser toucher par les doigts de glace.
Tout en courant, il enveloppe le grimoire comme il le peut dans son linge et le glisse dans sa besace.
Herminie proteste avec virulence mais Guillaume n'en a cure. Le poil hérissé, les sens en alerte, il galope.
Au fracas des pot brisés, le tapage des jarres éclatées et de grains roulant au sol, le tumulte des marmites et ustensiles projetés en tous sens, le vacarme de verres éclatant l'un après l'autre au passage de la créature ailée, succède un silence épais, d'une densité de matin de début du monde.
Guillaume encore fasciné par la créature se perd dans la contemplation de ses prunelles violettes aux chatoiements iridescents.
Le temps s'étire. Chacun lit dans le regard de l'autre, découvre la personnalité de son vis à vis, soupèse son caractère, sonde son âme et l'apprivoise en un profond ballet des yeux.
Leurs regards, soudés qu'ils sont, ne voient pas s'assombrir le ciel derrière la fenêtre.
Un froid violent les saisit quand le carreau vole en éclats. Partout autour d'eux des tessons vont se ficher dans les murs, les poutres, les meubles.
Ce qui pénètre alors dans la pièce, c'est l'épouvante glacée.
De sinistres créatures de glace, aux traits figés, aux yeux vides et hagards. Leurs doigts aux stalactites de givre figent tout ce qu'ils touchent.
Guillaume, d'un bond vif a raflé le grimoire, le linge qui l'enveloppait et sa besace. Il galope à travers la pièce,les créatures de givre sur ses talons.
Ceux-ci tentent de l'agripper chaque fois qu'ils se rapprochent de lui mais invariablement, Guillaume sent leur haleine glacée sur sa nuque et trouve au plus profond de son être l'énergie de réagir, d'accélérer sa course, de faire le crochet qui lui évitera de se laisser toucher par les doigts de glace.
Tout en courant, il enveloppe le grimoire comme il le peut dans son linge et le glisse dans sa besace.
Herminie proteste avec virulence mais Guillaume n'en a cure. Le poil hérissé, les sens en alerte, il galope.
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