Un banquet pour un ami

Il est des moments à ne pas rater dans une existence.
Sa naissance, son premier amour, son premier baiser... sa mort aussi, ne sont point choses à négliger.
Parmi tous ces menus ou grands événements qui constituent une vie, il en est un de particulièrement agréable, c'est ce moment où l'on manifeste son affection à un ami. Qu'il soit proche ou lointain, intime ou éloigné, peu importe. Ce qui compte, c'est l'estime qu'on lui porte.

Paquita s'affaire. Elle a dressé les tréteaux, déployé les nappes de lin blanc. La "longière" longue et étroite, en bordure de table, permettra de s'essuyer les mains et la bouche.


Elle s'assure qu'en cuisine, l'on s'active à sa convenance : queux, "hasteurs" chargés des rôts, potagiers, sauciers, qui doivent rendre compte de leur cuisine comme de leurs dépenses. Aidés par une ribambelle de jeunes galopins de cuisine, les hommes de l'art, coupent, pétrissent, cuisent dans un grand concert de cris et d'appels lancés à la cantonnade.

Le vin mis en tonneau juste après les vendanges commence à être bon à consommer. Paquita a engagé pour l'occasion, un office spécial, l'échanson qui assurera le service du vin. Sachant l'ami connaisseur et amateur, elle a choisi les vins les plus gais, les plus frais, les plus ronds en bouche afin que la fête soit des plus heureuses.

Elle va vérifier les sauces, d'une cuillère inquisitrice, la moue pensive à chaque lampée. Fabriquées à partir d'épices délayées dans un liquide acide, elle s'assure que les sauces n'utilisent aucun corps gras et que l'épaississement est obtenu par la mie de pain, les amandes et noix pilées ou encore le jaune d'œuf.
La cameline est composée de pain grillé trempé dans le verjus, assaisonné de gingembre, de poivre long et surtout de cannelle. Paquita n'a pas lésiné sur le coffret à épices qu'elle a largement ouvert aux queux engagés pour l'occasion.
Elle va de l'un à l'autre, vérifie les pâté à base de viande ou de poisson, se fait montrer les mets prévus et vérifie que rien ne manquera.

Elle s'assure que les écuelles pour manger les potages, la planches et les tailloirs pour les viandes, souvent partagés entre deux convives ont été préparés.
Rassurée sur l'avancement des préparatifs, elle s'absente pour s'apprêter à son tour. La tête et le coeur en joie de ce festin qui s'annonce.

Ayant reçu missive de Paqui, c'est parée de ses plus beaux atours qu'Alisa se présenta au Bonastié.
Timide, elle entra tentant de cacher le cadeau qu'elle avait apporté derrière son dos.

J'espère que c'est bien un homme qu'on va fêter sinon....mon cadeau...pourrait bien devoir le ranger pour d'autres festivités.

Du coin de l'oeil, elle observait le personnel de cuisine en pleine activité et c'est avec un grand sourire et l'eau à la bouche qu'elle pensait déjà à la ripaille qui se préparait.

Il tape de toutes ses forces, car il veut manger et boire, et dans ces cas là une armée ennemie ne l'arrêterais pas, enfin au bout d'un moment la porte s'ouvre, mais l'obscurité de la pièce, contraste tellement avec la lumière extérieur, qu'il lui faut un certain temps avant que ses yeux ne s'habituent.
Il ne distingue pas réellement qui lui ouvre la porte mais au vu de l'ustensile dans les mains, c'est certainement une servante, curieusement la voix lui semble familière mais il ne fait pas le rapprochement

Allons, allons ma mignonne ! Oui car il croit avoir affaire à une servante et non pas à Paquita ne dis point bêtise ou tu pourrais le regretter ! Je suis sir DUFLAN Conseiller de la reyne et invité par ta maitresse et ceci est semble t''il ma fête ! Ne inquiètes point, je ne dirais point mot !Tout en disant cela, il vient frapper d'une claque la fesse de la présumée servante

Tu verra oh peux me montrer généreux et....Son visage blêmit- d'un coup, ses yeux se sont habitués à l'obscurité , il vient de reconnaitre Paquita, il recule en barbouillant des excuses plus ridicule les une que les autres, cherchant un échappatoire possible, il espère aussi que la tavernière taira ce quiproquo.


EUh.....ben ca alors!....ils sont arrivés les autres ? hein ? tu devrais lâcher cette poêle !, allez hop je fonce les rejoindre, m'accompagne point...té on à frappé à la porte tu devrais allez voir...

L' Amaelounet s'en reviendait de l'université, la pâquerette en bouche, par une belle et chaude après midi de Mai.
La fleur délicate à la sève sucrée, dont le nom lui évoquait sa promise cuitée au fort accent proùvençaoù (oué y avait tout de même des filles qui valaient le coup chez ces sauvages immoraux et indépendants), lui fit lever le doute à l'instant même où il se disait en son fort intérieur "mon dieu, le doute m'habite"... Bref, Pâquerette lui leva le doute quant à sa destinée, pour ce début de soirée au moins, et il se dirigea tout droit vers Lou Banastie... Histoire de faire fuir la dernière bande d'ivrognes en vogue sur les tonneaux percés de l'établissement à la fréquentation douteuse, pi d'être enfin tranquille avec sa bien aimée pour lui conter les dernières crétineries qu'ils avait entendu au cours de stratégie militaire.
La Choppe... La pelle de la soif! On allait écoper les fonds de fûts, lâcher deux ou trois mots d'provoc' et on verrait bien où tout ça nous mènerait!
Les premières étables à cochons exhalaient leurs lots de senteurs alcalines et il doubla le pas, empli d'une force nouvelle qui le ferait durer, beaucoup, beaucoup plus longtemps que les piles de choppes traditionnelles des autres bouges ravitaillés par les éleveurs de chèvres mal dévergondées.
On passe, l'enfant du village salue toutes les bonnes gens fleuries qu'il croise sur son chemin. Même le ravi il aime bien l'Amael! Enfin non, pas lui, l'autre, sa femme. Alors il la salue discrètement du coing qu'il garde en sa besace depuis l'automne en vue de cet instant, et le lui pose dans son panier dernier cri cerclé d'argent ciselé. Rien n'est trop beau pour son p'tit coeur à l'idiot du village!
Enfin il arrive devant le bureau de la soif! Fermé. Fermé... Fer... Gnéh???
Alors Amael il court, court, contourne la bâtisse de galets, se précipite dans la cour, et tombe nez à nez... ou plutôt non, il saute au dessus du cul de l'animal et s'éclate l'entre-jambes contre le col du pauvre Marchopas, qui pour le coup, pousse un drôle de hennissement, perturbé dans sa digestion.
Du haut de sa nouvelle monture, il peut voir à sa grande surprise, le rassemblement de conspirateurs aux sourires connivents, bien planqués derrière des airs de pas pouvoir se supporter, c'est sûr, vu comme ils sont ils complotent pour se faire un nouvel ordre chaurien. Té y a tout l'monde, la mère maquerelle, le curé, monsieur l'maire, le général de la caserne, la porte-ragots et l'illuminé! Pi té la p'tite Océania, bien innocente, on y donnerait l'bon diù sans confiture, tellement qu'elle a d'la marmaille jusqu'à l'os qui s'ra témoin d'ce bon diù vindiù d'renouvellement d'la décade de la déconne chaurienne!
Ben supris, et son sourire s'agrandit.

Bande de Branlots! Salut à Tous! Et il est où l'Jaccot?